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Le gouvernement s’est montré optimiste sur la croissance en France en 2021 (+6%) mais les dernières restrictions annoncées avec le pass sanitaire dès août peuvent-elles changer la donne ? Non, selon la Banque de France : « L’extension du pass sanitaire, si elle entraîne une extension de la vaccination, devrait même plutôt consolider la croissance », a déclaré François Villeroy de Galhau, le gouverneur sur France Info.

Pourtant, de nombreuses activités seront touchées : centres commerciaux, restaurants, cafés, transports, loisirs… de nombreux professionnels craignent des baisses de fréquentation. Et pour cause. Le pass sanitaire, qui vise à attester qu’une personne n’est pas atteinte du Covid-19, va devenir obligatoire d’ici à début août pour entrer dans ces lieux. Mais beaucoup de questions restent en suspens sur son application, tandis que des discussions ont lieu entre l’exécutif et les professionnels concernés.

Aussi, « C’est l’intérêt de (…) tous les secteurs d’aller le plus possible vers la vaccination », a opposé M. Villeroy de Galhau. « La vaccination, c’est la meilleure protection non seulement de nos santés mais aussi de nos emplois ».

De son côté, la banque centrale prévoit toujours 5,75% de croissance pour 2021 et 10% sur les deux années de rebond 2021-2022, a rappelé François Villeroy de Galhau.

Les difficultés à recruter sont plus menaçantes

Le gouverneur a également minimisé les inquiétudes quant aux conséquences économiques d’une nouvelle vague de contaminations issues du variant Delta, plus contagieux que les précédentes souches.

« Quand on regarde dans les trimestres passés, chacune des vagues a eu de moins en moins d’effets économiques négatifs », a-t-il noté, alors que les contaminations repartent nettement en hausse depuis une semaine.

« Le variant Delta n’est pas la principale menace » pour l’économie, a-t-il estimé, mettant plutôt l’accent sur les difficultés des entreprises françaises à pourvoir des postes vacants.

« Les entreprises que nous interrogeons déclarent à la Banque de France qu’il y a 44% d’entre elles qui ont déjà des difficultés de recrutement, alors qu’on est au tout début de cette reprise », a-t-il précisé.

« Il y a des problèmes de formation – les compétences qui sont là ne sont pas forcément celles dont les entreprises ont besoin -, il y a des problèmes de travail qu’il faut rendre plus incitatif et il y a un sous-emploi des jeunes et des seniors », a-t-il conclu.

La Banque de France a déjà exprimé ses craintes sur ces difficultés de recrutement, évoquées par près de la moitié des entreprises interrogées par l’institution. Cette situation est « inacceptable économiquement et socialement » au vu d’un taux de chômage toujours élevé à quelque 8%, a regretté M. Villeroy de Galhau.

D’ailleurs, la France ne retrouverait son taux d’emploi d’avant-crise qu’à la fin du troisième trimestre 2022 selon une récente note de l’OCDE sur les perspectives d’emploi.

La pénurie de main-d’oeuvre pèse sur la reprise des entreprises

 (Avec AFP)

Via : https://www.latribune.fr