
La Bourse de Paris repousse ses limites au-delà des 7.000 points | Crédits photo : Reuters
Jusqu’où ira-t-il ? A l’issue d’une semaine de tous les records, le Cac 40 a franchi le seuil symbolique des 7.000 points dès les premiers échanges, pour se hisser à 7.040,79 points à la veille du week-end. Cette performance fait suite à sept séances consécutives de hausse, une série inédite depuis le printemps 2019. Une fois n’est pas coutume, l’indice phare de la Bourse de Paris est la star des indices européens cette année. Les moteurs de la hausse sont toujours les mêmes : des résultats d’entreprises encourageants, la santé insolente du compartiment du luxe – qui compte pour environ un quart de la pondération du Cac 40 – et le soutien des banques centrales. Les bonnes nouvelles étant légion ces derniers temps, le laboratoire américain Pfizer a annoncé que sa pilule anti-Covid est efficace à 89% contre les formes graves de la maladie (voir ci-dessous).
Accélération
Côté statistique, le rapport sur l’emploi américain, publié en début d’après-midi, a montré une accélération des créations de postes en octobre. La première économie mondiale a créé 531.000 emplois, soit 81.000 de plus que prévu par les économistes et 219.000 de plus qu’en septembre. Le taux de chômage a reculé à 4,6%, contre 4,8% en septembre. En revanche, le taux de participation au marché du travail (les plus de 16 ans en emploi ou en cherchant un) est resté stable à 61,6%, loin du pourcentage de février 2020 avant que la crise sanitaire n’éclate (63,3%). Le nombre d’Américains ayant un emploi est, lui aussi, encore inférieur de près de quatre millions au niveau pré-pandémique, alors que 10,4 millions d’offres d’emploi restent non pourvues.
Ces données valident la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de réduire progressivement de 15 milliards de dollars par mois son programme de rachats d’actifs, actuellement de 120 milliards par mois, et de maintenir ses taux directeurs inchangés pour l’instant. Le rapport sur l’emploi « suggère que l’économie est sur la bonne voie, ce qui est un signal positif pour continuer à investir dans les actions », explique Rick Meckler de Cherry Lane Investments. Il signale cependant que la croissance des salaires ne fait rien pour atténuer les tensions inflationnistes. « Mais ce problème semble être remis à plus tard par les investisseurs en actions », nuance-t-il.
Les sociétés de tests et diagnostics malmenées
Sur le front des valeurs, les poids lourds du Cac 40 comme Hermès (+1,25%) et L’Oréal (+0,98%) ont signé de nouveaux records. Selon les analystes de Bryan, Garnier & Co, la dynamique du secteur du luxe en fin d’année devrait rester en ligne avec celle « clairement rassurante » du troisième trimestre, qui a été portée par les deux principaux piliers que sont la Chine et les Etats-Unis.
Axa a cédé 0,20%. En publiant ses chiffres d’activité trimestriels, l’assureur a aussi annoncé un programme de rachats d’actions plus important et plus rapide que prévu, signal de confiance dans ses perspectives. Il va racheter pour 1,7 milliard d’euros d’actions d’ici fin avril, pour les annuler. Au cours actuel, cela correspond à 2,7% du capital.
En dehors de l’indice phare, JCDecaux s’est apprécié de 5,07%. Le spécialiste de la communication extérieure prévoit une croissance organique supérieure à 20% de son chiffre d’affaires ajusté au quatrième trimestre. A l’inverse, Euronext a lâché 3,51% après un chiffre d’affaires trimestriel jugé « légèrement inférieur » aux attentes par analystes. Mais la plus forte baisse du jour revient aux fabricants de tests et diagnostics Eurofins Scientific et bioMérieux, qui ont chuté de 3,65% et 6,61%. Egalement malmené, Sartorius Stedim a plongé de 7,76% et Ipsen de 6,14%. Le laboratoire américain Pfizer assure que sa pilule anti-Covid est efficace à 89% contre les formes graves de la maladie, réduisant d’autant le risque d’hospitalisation et de décès. A Wall Street, le titre Pfizer bondit de 8%, mais Moderna, BioNTech et Novavax voient rouge, abandonnant entre 15% et 23%.