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A peine 0,6 % des entreprises ayant contracté un PGE ont à ce jour fait défaut.

C’est une nouvelle qui va rassurer les banques mais aussi l’Etat. Depuis la création des prêts garantis par l’Etat (PGE) au mois de mars 2020, seulement 3.944 entreprises ont fait l’objet d’une procédure judiciaire pour cessation de paiements. Sur les 650.836 prêts accordés, cela représente un taux de défaut de 0,6 %, selon des données de la Banque de France auxquelles ont eu accès « Les Echos ».

Ces entreprises avaient emprunté 394 millions d’euros, soit à peine 0,29 % de l’encours total des PGE (135 milliards d’euros). La Banque de France dit cependant ne pas être en mesure d’évaluer la perte finale sur ces PGE pour l’Etat.

Dans le détail, 2.993 entreprises se trouvent en liquidation judiciaire tandis que les 951 autres font ou ont fait l’objet d’un redressement. Dans les deux cas, la garantie de l’Etat peut cependant être activée par les établissements bancaires ayant distribué ces PGE. Un mécanisme permettant aux banques de faire un appel de garantie dès les premières difficultés a, en effet, rapidement été intégré aux PGE après leur création. Une sécurité pour les banques qui craignaient de voir leur bilan alourdi par un trop grand nombre de prêts non performant (NPL), au moment où le niveau d’incertitude était à son comble.

14 % d’entreprises « sensibles »

« Ce sont des données rassurantes pour la santé des entreprises et pour l’efficacité du dispositif d’aide », estime Alain Gerbier, le directeur des entreprises au sein de la Banque de France. Le 13 octobre, l’institution a d’ailleurs annoncé que le nombre de défaillances sur un an s’est élevé à 27.359 en septembre, soit un recul de 25,1 % par rapport à la même période un an plus tôt. « Il n’y aura donc pas de vague de faillites à venir », va jusqu’à affirmer la Banque de France.

L’institution veut cependant rester vigilante. Le service de cotation d’entreprises – qui attribue une note de crédit aux sociétés – a analysé les bilans annuels 2020 de 244.146 sociétés dont le chiffre d’affaires est supérieur à 750.000 euros. Ces entreprises représentent « plus de 10 millions d’employés pour un chiffre d’affaires de 3.347 milliards d’euros », dit la Banque de France.

Il en ressort que 52 % des entreprises ont vu leur résultat net diminuer, contre 48 % habituellement (moyenne 2004-2019). Surtout, 14 % des entreprises examinées – dont 3 % ont bénéficié d’un PGE – sont jugées « sensibles » : en effet, l’année dernière, elles ont enregistré à la fois une hausse de leur endettement financier brut et une baisse de leur trésorerie. Elles font cependant l’objet d’une attention particulière de la Banque de France et plus particulièrement des conseillers qui ont été nommés sur le terrain pour accompagner la sortie de crise. La liste des entreprises dites « sensibles » présentes dans leur juridiction leur a été transmise et ils ont pour mission d’aller à leur rencontre et de leur proposer des solutions pour redresser la barre.

Via : https://business.lesechos.fr