Rien ne semble pouvoir arrêter le marché immobilier. Le Covid lui-même semblait l’avoir épargné. Il a terminé l’année 2020 avec quelques 1.024.000 ventes. Une prestation plus qu’honorable compte tenu des deux confinements qui avaient mis le secteur à l’arrêt.

Le scénario se répète cette année, à ceci près que le rythme s’accélère. Dans sa dernière note de conjoncture, la Fnaim parle même d’un volume de vente frôlant «l’hystérie». La surchauffe n’est effectivement pas loin : à fin août, la fédération recensait déjà 1.208.000 ventes sur les douze mois précédents, «un record absolu». Surtout, elle prévient que le nombre de transactions sur les huit premiers mois de 2021 dépasse déjà celui de…2019, sur la même période. 2019 qui, rappelons-le, était déjà une année record pour le marché immobilier avec 1.067.000 ventes. «Il ne fait désormais plus de doute que le nombre de ventes battra un record pour l’ensemble de l’année 2021, a priori entre 1.150.000 et 1.200.000 ventes», prédit la Fnaim dans sa note. Ces chiffres témoignent de l’appétence des Français pour l’immobilier. Appétence qui confine parfois à la résilience. Car en corollaire du dynamisme de l’immobilier, les prix eux aussi battent des records à la hausse.

Source : Fnaim

Les prix en hausse de 6,2 %

Une demande qui augmente, une offre qui stagne : les ingrédients sont réunis pour une flambée des prix. A fin septembre, ils étaient en hausse de 6,2% sur un an sur tout le territoire. En province, ils grimpaient même de 7,2%. « Les maisons voient désormais leurs prix augmenter plus vite que les appartements (6,6% contre 6,0%) », peut-on lire dans la note de la Fnaim. Dans les dix plus grandes villes de province (+6,3%) ainsi que dans le reste de l’Île-de-France (+5,4%), ils poursuivent leur hausse sur le même rythme qu’avant la crise sanitaire.

En revanche, Paris continue de marquer le pas : ses prix se sont stabilisés à -0,4%. Les agents immobiliers du réseau Century 21 saluent dans une note un marché qui est passé «de la frénésie à la raison» avec des parisiens qui «prennent le temps de la réflexion avant d’acheter».  Les délais de vente dans la capitale se sont allongés de 18 jours pour atteindre 75 jours en moyenne.

Cette flambée des prix inquiète. Century 21 ressent déjà un ralentissement sur son activité : -18,8% de transactions sur le segment des maisons par rapport au troisième trimestre 2020 et -10,6% sur les appartements. Une évolution à replacer dans le contexte de la frénésie post confinement. Mais leur activité est tout de même en recul de 5% par rapport au T3 2019. «Les prix ont progressé trop rapidement, alertent les agents de Century 21. Ces chiffres record pèsent sur le pouvoir d’achat des ménages et excluent du marché les candidats acquéreurs les plus modestes.»

Baisse du pouvoir d’achat immobilier des Français

Les prix augmentent mais les salaires des Français ne suivent pas forcément dans la même proportion. Conséquence : leur pouvoir d’achat immobilier se réduit. C’est la plateforme Seloger qui tire le signal d’alarme. Une étude qu’elle a menée avec le courtier Empruntis a révélé qu’à budget égal, les acheteurs pouvaient s’offrir moins de mètres carrés dans certaines villes en 2021 qu’en 2020. La baisse est particulièrement forte pour les studios à Orléans (-2m²), au Havre (-3m²) et au Mans (- 4 m²). Elle est encore plus marquée pour les T5 : -9m² à Annecy et – 11 m² à Montpellier !

Baisse des taux d’intérêt : le début de la fin ?

Entre les recommandations du HCSF et les prix qui augmentent, emprunter s’apparente de plus en plus à un parcours du combattant. D’autant qu’un certain frémissement commence à se percevoir dans les taux d’intérêt. Cela faisait plusieurs mois que les courtiers Meilleurtaux et Vousfinancer relèvent des «hausses isolées». Sur le site du premier, on peut pourtant observer plusieurs augmentations (voir ci-dessous).

Les taux moyens affichés sur Meilleurtaux.com

Source : Meilleurtaux.com

Via : https://www.agefiactifs.com