(BFM Bourse) – Le marché parisien termine la semaine sur une légère hausse de 0,2%, à son sommet hebdomadaire, dans un marché alimenté par l’optimisme vis-à-vis de la reprise économique.
Bridé par la remontée des rendements souverains dans la matinée, le CAC 40 est parvenu à revenir dans le vert peu vendredi après l’ouverture de Wall Street, pour terminer la dernière séance de la semaine sur une progression de 0,21% à 6,046,55 points, soit un nouveau sommet depuis le 20 février 2020. Le baromètre du marché parisien a ainsi enchaîné cinq hausses cette semaine, ce qui n’était plus arrivé depuis la première semaine de février, et reprend 4,56% en rythme hebdomadaire, ce qui constitue là aussi sa meilleure performance depuis celle bouclée le 5 février (+4,8%). Le CAC 40 dividendes réinvestis évolue même à un nouveau plus haut historique depuis jeudi.
Le CAC a pourtant temporisé dans la matinée, alors que la réunion de la BCE de jeudi « semblait par ailleurs avoir laissé quelques doutes » constatait John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud. En réponse à la hausse des rendements souverains de la zone euro et à la faiblesse -à ce stade- de la reprise économique, la BCE a annoncé par la voix de sa présidente Christine Lagarde qu’elle allait accélérer le rythme de ses achats d’obligations au cours des trois prochains mois. L’institution européenne a également rappelé « qu’elle ne croyait pas à une remontée durable de l’inflation, estimant que la hausse de 2021 restera temporaire », souligne Patrice Gautry, chef économiste à l’Union Bancaire Privée.
Les taux remontent
Malgré le ton toujours très accommodant de l’autorité monétaire et les déclarations se voulant rassurantes de ses responsables, les taux d’emprunts se tendaient de nouveau vendredi matin, l’OAT français à 10 ans tutoyant de nouveau le seuil symbolique de 0% quand le « Treasuries » américain à même maturité revient sur la barre psychologique de 1,6% franchie la semaine précédente. Les contrats à terme sur le Nasdaq pointent ainsi vers une ouverture en baisse de 1,6%, au lendemain de nouveaux records établis par le Dow et le S&P à Wall Street.
Le Nasdaq reflue
Cette nouvelle poussée des taux pénalisait une nouvelle fois les valeurs dites de croissance, et notamment le secteur technologique comme en témoigne la rechute du Nasdaq (-1,2% à 18h) à Wall Street. Après avoir atteint un record la veille en clôture, le S&P 500 rendait 0,4% tandis que le Dow Jones, composé de valeurs plus défensives, ajoutait 0,2% à ses gains de la veille.
À Paris, si les indices ont longtemps hésité sur la marche à suivre, la cote est restée animée par une actualité dense sur le front des valeurs. Au sein du CAC, Renault a grappillé 0,1% après avoir liquidé à relativement bon prix sa participation au capital du constructeur allemand Daimler afin d’accélérer son désendettement.
Les résultats annuels d’EssilorLuxottica (-1,1%) sont pour leur part ressortis légèrement inférieurs aux attentes mais le géant de l’optique s’attend à renouer avec un niveau d’activité comparable à celui d’avant-crise dès 2021.
Sanofi a cédé également 0,3%, tandis que le groupe pharmaceutique et son partenaire américain Translate Bio, biotech spécialisée dans l’ARN messager, ont démarré les premiers essais chez l’homme d’un candidat vaccin contre le Covid-19. Il s’agit du deuxième projet de Sanofi dans ce domaine, le premier étant toujours en phase de tests après avoir pris du retard dans son développement.
DBV et Valneva intègrent le SBF 120
La recomposition des indices dévoilée par Euronext jeudi soir a provoqué également quelques mouvements. Le périmètre du CAC 40 demeure inchangé mais Valneva (-0,4%) intègre le SBF 120 et DBV y fait son retour, moins d’un an après l’avoir quitté. Ce retour coïncidait avec la publication annuelle de la biotech spécialisée dans le traitement des allergies alimentaires, qui a légèrement réduit sa perte nette (à 159 millions contre 172 en 2020) et estime que sa trésorerie au 31 décembre 2020, près de 200 millions d’euros, lui permette de financer ses activités jusqu’au second semestre 2022. Le titre a bondi de 10%. La réorganisation des indices a aussi profité à Faurecia (+0,1%), qui intègre le CAC Next 20, considéré comme une antichambre de l’indice phare.
Dans l’autre sens, TechnipFMC (+1%) et sa nouvelle filiale cotée Technip Energies (+1,4%) sortent du CAC Next 20, tandis que la foncière Carmila (-1%), le spécialiste des arômes Robertet (-0,3%) et le promoteur immobilier Kaufman et Broad (-1,5%) sont exclus de l’indice élargi.
Showroomprivé porté par le boom du e-commerce
Dans le reste de l’actualité, M6 a grimpé de 7%, alors que plusieurs offres de rachat auraient été présentées à son principal actionnaire qui souhaite vendre. Showroomprivé a en revanche lâché 9% malgré un exercice 2020 qui s’est soldé par une forte croissance de ses revenus (+13,5% à près de 700 millions d’euros), le spécialiste de la vente évènementielle ayant notamment été porté par le boom du e-commerce. Ses résultats ressortent néanmoins en ligne avec les attentes, et semblaient déjà « pricés » (étant donné 250% de hausse du titre en six mois). Navya est remonté de 5,2% après une ouverture dans le rouge, le partenaire sud-coréen Esmo du spécialiste des véhicules autonomes ayant annoncé avoir franchi 5% du capital, alors que des rumeurs indiquaient ces derniers jours que celui-ci réduisait sa participation.
Spie a gagné 4,4%, le pro de la maintenance d’équipements industriels ayant « publié des résultats globalement supérieurs aux attentes avec une excellente génération de flux de trésorerie disponible » en 2020, remarque le courtier Oddo BHF.
Parmi les autre classes d’actifs, les cours pétroliers consolidaient proches de leurs récents plus hauts, le baril de Brent évoluant proche de l’équilibre (-0,03% à 69,63 dollars vers 18h10 quand celui de WTI grappillait 0,11% à 66,10 dollars. La remontée des rendements des Treasuries -plus vive que celle des taux d’emprunts européens- permet au dollar de reprendre du terrain face aux autres grandes devises et la monnaie unique rechutait ainsi sévèrement (-0,28% à 1,1951 dollar) en fin de journée. Enfin, le bitcoin grimpait encore de 3% et s’échange autour 57.400 dollars.
Quentin Soubranne – ©2021 BFM Bourse