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C’est une déclaration forte, prononcée par le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Relance, ce vendredi. Au lendemain de la présentation du plan France Relance, Bruno Le Maire s’est voulu rassurant, en estimant que la récession serait cette année «probablement un peu moins forte que prévu». Sans s’engager sur un chiffre de croissance pour les deux prochaines années, il a rappelé l’objectif d’un chiffre «puissant» pour 2021 et d’un retour au niveau de richesse pré-crise dès 2022.

Le patron de Bercy a aussi de nouveau appelé les Français à desserrer les cordons de leur bourse afin de dépenser l’épargne massive accumulée par les ménages ces derniers mois. «Si l’on veut que ça marche, il faut aussi que les Français consomment. Ils ont commencé à le faire, par exemple sur certains produits comme les véhicules […] mais maintenant, il faut que toute la consommation redémarre», a-t-il plaidé.

Pour Bruno Le Maire, cette reprise de la consommation représente la «meilleure façon de se protéger» pour les ménages, en permettant à l’activité de repartir de plus belle, limitant d’autant les faillites et la hausse du chômage. Dépenser en achetant des produits français est, en cela, plus efficace que de se constituer une épargne de précaution, a-t-il expliqué. Le ministre a également promis qu’il n’y aurait «pas d’augmentation d’impôts en France» tant qu’il serait en poste. «C’est un choix stratégique […] Nous avons l’un des prélèvements obligatoires les plus élevés au monde. La seule politique qui vaille, c’est celle qui consiste […] à baisser les impôts des ménages comme des entreprises», s’est-il exclamé.

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«Augmenter les impôts, c’est une facilité à laquelle ont cédé quasiment tous les gouvernements depuis des décennies», a regretté le membre de l’exécutif, plaidant pour une hausse des rentrées fiscales grâce à une consommation accrue plutôt que grâce aux prélèvements. Une prise de position d’autant plus forte que l’OCDE vient de couronner une nouvelle fois la France championne du monde des impôts, devant le Danemark et la Belgique. Dans l’Hexagone, en 2018, les revenus fiscaux représentaient 46,1% du PIB, contre 34,3 % en moyenne dans l’OCDE.

Un plan d’investissement pour l’avenir

Revenant sur le plan de relance, le chef de Bercy a rappelé que celui-ci devait «préparer la France de 2030» avant tout, notamment en rouvrant des trains de nuit «propices aux rêves», en renforçant la transition écologique et en développant de nouvelles filières, comme l’hydrogène. «Vous ne construisez pas l’industrie du futur sur les ruines de l’industrie du passé», a-t-il déclaré, justifiant ainsi la hausse des investissements dans la recherche nucléaire comprise dans le plan de relance.

Le ministre n’a pas précisé jusqu’à quand le fonds de solidarité auquel peuvent faire appel les petites entreprises serait prolongé. Il s’est toutefois dit favorable à son maintien «tant que la crise est à son plus haut, ce qui est le cas actuellement» : ce n’est donc «pas le moment de retirer les dispositifs qui soutiennent le plus» les entreprises.

Il a également répété son engagement en faveur de l’instauration d’une taxe sur les géants du numérique, soit à l’échelle de l’OCDE, soit dans l’Union européenne. «On y arrivera», s’est-il prononcé, ajoutant que les oppositions connues à cette taxe «tombaient les unes après les autres» en Europe. «C’est une affaire de temps, de persévérance et de constance», a-t-il voulu croire.

Via : https://www.lefigaro.fr